Relations

Pour les préadolescents, les relations avec leurs pairs prennent plus d’importance, mais ils passent encore beaucoup de temps avec leur famille et cela peut vouloir dire plus de conflits entre frères et sœurs. En outre, la pression du groupe devient plus présente à la préadolescence.

Amis

La préadolescence peut être une période difficile, car bien des enfants sont coincés entre l’enfance et l’adolescence. Vous pouvez surprendre votre enfant de 12 ans en train de jouer avec des blocs un après-midi, des mois après avoir juré qu’il ne jouait plus avec des « jouets de bébé ». Ce tiraillement entre l’enfance et l’adolescence est normal et vous devriez encourager votre enfant à se laisser aller à certains de ses plaisirs d’enfant plus souvent. Dites-lui que son âge ou ce que les autres enfants disent importent peu, parce que plusieurs d’entre eux jouent probablement avec leurs blocs eux aussi quand il n’y a personne autour.

Les préadolescents consacrent plus de temps qu’auparavant à entretenir leurs relations parce qu’ils commencent à mieux comprendre les règles sociales, y compris l’importance de tenir compte des émotions des autres et de penser aux autres. Ils vont probablement passer plus de temps à communiquer de façon positive, à partager et à aider leurs pairs qu’il y a quelques années en arrière. Plus votre enfant passera du temps avec d’autres enfants, plus il est probable que vous remarquerez des changements dans la façon dont il s’habille ou parle, ou dans les activités qui l’intéressent. La pression du groupe est une chose qu’il sentira de plus en plus à mesure qu’il vieillit. C’est donc le moment idéal de parler de cette pression du groupe et de l’importance de faire ce qui est bien, et pas nécessairement ce qui est le plus facile ou le plus populaire.

Les jeux turbulents, comme jouer à se battre, sont des activités très courantes pendant la préadolescence. Ce genre de jeu est souvent associé aux interactions père-fils, mais on le voit dans de nombreuses cultures et dans de nombreux genres de familles partout dans le monde. Les jeux turbulents commencent à l’âge préscolaire, mais ils continuent pendant les années intermédiaires. Les garçons ont plus tendance à jouer à des jeux dans lesquels il y a des contacts physiques, à lutter par exemple, tandis que les filles ont plus tendance à jouer à des jeux de course et de poursuite qui ne comportent que quelques brefs moments de contact physique. Les jeux turbulents ne sont pas agressifs; c’est une activité amicale à laquelle les enfants veulent participer. On peut voir la différence entre le jeu turbulent et l’agression parce qu’en règle générale, les enfants sourient, rient et se parlent pendant le jeu turbulent. En outre, les enfants qui prennent part à des jeux turbulents se rassembleront pour faire d’autres activités, tandis que les enfants qui viennent de se battre vont s’éloigner l’un de l’autre.

La pression du groupe pourrait se manifester plus souvent à mesure que votre préadolescent s’approche de l’adolescence. Bien que la pression du groupe risque davantage d’influencer son choix de vêtements, ses amitiés et ses préférences musicales, l’influence parentale est plus forte dans les domaines à plus long terme comme l’éducation et les valeurs personnelles. Alors, essayez de relaxer et de regarder avec amusement les drôles de vêtements qu’il porte, en sachant que votre enfant a beau suivre les tendances de ses amis, il suivra probablement vos conseils pour les choses importantes.

Bien des enfants commencent aussi à demander à faire des « pyjamades » (dormir chez des amis) à cet âge. En tant que parent, vous devez décider si votre enfant est prêt pour cette activité, si vous vous sentez capable d’accueillir un de ses amis chez vous pour la nuit et si vous accepteriez de laisser votre enfant passer la nuit chez un ami. Si vous avez répondu « oui » ou « peut-être » à ces trois questions, il y a certaines choses que vous devez considérer avant d’organiser une nuit de maïs soufflé, de rigolades et de jeux d’action ou vérité.

Premièrement, si c’est chez vous que cela se passe, pensez aux règles et aux limites que vous voulez établir et parlez-en à votre enfant avant qu’il n’invite ses amis à dormir chez vous. C’est aussi une bonne idée d’appeler les autres parents pour leur dire que vous serez là pour surveiller les enfants et discuter de tout médicament, allergie ou inquiétude qu’ils pourraient avoir au sujet de leur enfant. Prenez quelques moments pour planifier la nuit avec votre enfant. Qu’est-ce qu’ils aimeraient manger? Quelles sortes d’activités est-ce qu’ils aimeraient faire?

Le soir venu, expliquez aux enfants les règles et ce que vous attendez d’eux. Après quoi, amusez-vous, et peut-être qu’ils vous laisseront même rigoler avec eux un moment.

Si votre enfant va coucher chez un ami, c’est une bonne idée de parler aux autres parents afin de vous assurer qu’ils seront à la maison toute la soirée pour surveiller, de discuter de médicaments, allergies et autres inquiétudes, et de déterminer quand déposer et quand aller chercher votre enfant. Avant d’amener votre enfant à une pyjamade, parlez de sécurité personnelle et dites-lui qu’il peut toujours appeler à la maison si quelque chose le rend mal à l’aise ou s’il ne se sent pas en sécurité. Il est aussi bon de lui dire que les règles qu’il suit à la maison s’appliquent aussi chez son ami, ce qui voudra peut-être dire qu’il n’a pas le droit de regarder certains films, de jouer à certains jeux ou de sortir après 21 h.

Gangs

Malheureusement, certains enfants n’ont pas des relations saines et heureuses avec les autres. Ces enfants sont davantage attirés par des gangs, alors qu’ils sont à la recherche d’amitiés et d’un sentiment d’appartenance. D’autres enfants peuvent vouloir faire partie d’un gang pour obtenir protection ou respect ou pour vivre des émotions fortes. D’autres encore ont l’impression qu’ils n’ont pas le choix et qu’ils seront battus ou punis s’ils ne deviennent pas membres d’un gang.

Bon nombre de parents craignent que leurs enfants aient de mauvaises fréquentations ou se joignent à un gang. Les enfants recherchent des amitiés qui les font se sentir bien dans leur peau. Si vous êtes inquiet des amitiés de votre enfant, parlez-lui-en. Encouragez votre enfant à aller à des activités où il sera capable de rencontrer d’autres jeunes et de se faire des amis.

S’il commence à s’habiller autrement ou porte toujours des vêtements d’une seule ou de deux couleurs, cela pourrait signifier qu’il fréquente un gang. Parmi les autres signes susceptibles d’indiquer son appartenance à un gang, citons la présence de symboles de gang sur ses effets personnels, le fait qu’il fréquente des gens que vous ne connaissez pas, des démêlés avec la police, son désintérêt pour l’école ou d’autres activités, et le fait qu’il a plus d’argent que d’habitude. Si vous croyez que votre enfant prend part à des activités de gang, mieux vaut intervenir immédiatement.

Parlez à votre enfant des réalités des gangs. C’est une bonne idée de lui dire qu’on pourrait lui faire du mal et faire du mal à sa famille et à ses amis, et qu’il risque de mettre son avenir en danger en faisant partie d’un gang. Encore une fois, demeurez calme quand vous parlez à votre enfant et soyez honnête. Expliquez-lui à quel point la situation vous inquiète et vous effraie. Enfin, vous pouvez aussi demander l’aide d’un intervenant professionnel, qui pourra vous parler, à vous et à votre enfant, au sujet de la fréquentation de gangs. Au Manitoba, il existe de nombreuses ressources pour soutenir les familles ou les jeunes qui fréquentent des gangs.

Famille

Si vous êtes le fier parent de deux enfants ou plus, vous avez peut-être remarqué une hausse des conflits entre vos enfants. Les enfants d’âge scolaire ont davantage tendance à se disputer, surtout s’ils sont du même sexe et d’âges rapprochés. Cette hausse de la rivalité fraternelle est souvent causée en partie par le fait que nous, les parents, avons tendance à comparer les succès de nos enfants à l’école et dans d’autres activités. Oups! Même si nous essayons de ne pas le faire, nous comparons peut-être les capacités de nos enfants, ou nos enfants pensent que nous les comparons. Rappelez à vos enfants que vous les aimez tous également et qu’on a tous des forces (des choses que l’on fait très bien) et des faiblesses (des choses qu’on doit travailler). Ces différences sont ce qui nous rend uniques et spéciaux. Ce qu’il y a de merveilleux chez les frères et sœurs à cet âge, c’est que leurs sentiments l’un pour l’autre, autant positifs que négatifs, sont très forts.

Votre aîné aide probablement son cadet dans ses devoirs, ses relations sociales et d’autres activités. Votre enfant est peut-être même intervenu en faveur de son petit frère ou de sa petite sœur dans une situation difficile comme se faire malmener à l’école, par exemple, ou quand vous faites la discipline à la maison. Cette notion selon laquelle « personne n’a le droit de s’en prendre à mon frère ou à ma sœur sauf moi » est très normale à la préadolescence. Votre aîné passera moins de temps avec ses frères et sœurs et sa famille à mesure qu’il approche de l’adolescence. À ce moment-là, votre cadet sera peut-être lui aussi plus indépendant et moins disposé à écouter son frère ou sa sœur aînée ou à accepter son aide. Ces changements contribueront ainsi à diminuer l’intensité des sentiments que vos enfants ont l’un pour l’autre et réduiront aussi probablement le nombre de conflits entre eux.

Rappelez-vous que l’agression physique, affective ou verbale entre frères et sœurs n’est pas acceptable. Ce n’est pas un aspect normal de l’enfance ou de la rivalité fraternelle que de faire intentionnellement mal à quelqu’un. Oui, les frères et sœurs vont se disputer pour savoir qui va débarrasser la table ou choisir un film, mais ça ne veut pas dire qu’ils doivent régler leurs problèmes par des actes agressifs ou de la violence.

Comment pouvez-vous savoir quand votre enfant est agressif ou violent? Pensez à l’âge de votre enfant et à la situation. Est-ce que votre enfant taquine ou se moque souvent de son frère ou de sa sœur? Est-ce qu’il frappe ou fait trébucher son frère ou sa sœur chaque fois qu’il le peut? Si votre enfant fait souvent mal à son frère ou à sa sœur, ce n’est pas la même chose que de se fâcher et de le pousser hors de son chemin pendant un jeu de soccer. Il est très important de surveiller les interactions entre vos enfants. Et bien qu’il puisse être plus facile de remarquer l’agression chez les garçons parce qu’ils sont généralement plus physiques, notez que l’agression peut aussi être verbale ou sociale. Les mots peuvent être aussi blessants et faire autant de dommages qu’un coup de poing, alors surveillez la façon dont vos enfants se parlent.

Certains ont beau croire que les frères et sœurs (surtout les garçons) doivent se battre physiquement pour régler leurs problèmes, encourager vos enfants à se battre physiquement, ou leur permettre de le faire, leur enseigne qu’il est acceptable d’utiliser la violence pour régler nos problèmes. Et bien que de nombreux adultes ont des souvenirs de bagarres avec leurs frères et sœurs, en tant que parents, nous sommes responsables de veiller à la sécurité de nos enfants, aussi bien lorsqu’ils font du vélo que lorsqu’ils essaient de résoudre un conflit avec leur frère ou leur sœur.

Si vos enfants sont agressifs l’un envers l’autre, le mieux est de mettre fin à l’interaction et de leur dire d’en discuter en utilisant leurs mots pour régler le problème. Récompensez-les toujours de prendre le temps de régler la situation d’une façon positive. Les frères et sœurs devraient avoir des relations chaleureuses et aimantes, s’appuyer et s’entraider.